L'étude des fiches matricules

Classe 1905 : Depouillement réalisé par les élèves de 1E 2014/2015

Par admin jean-vigo, publié le mardi 24 mai 2016 18:27 - Mis à jour le jeudi 2 juin 2016 13:48

Synthèse du travail effectué par les 1° ES (ES) durant l’année scolaire 2014/2015

 

Dépouillement classe 1905

 

Merci à M   Patrick Ozanne du  cercle généalogique de Millau qui nous a permis de travailler sur les fiches matricules  qu’il avait scanné.

 

Nombre et profil  des mobilisés.

L’échantillon comprend 160 individus mais 17 sont morts avant le début de la guerre  dont 9  très jeunes avant l’âge de  2ans, reflet de la forte mortalité infantile  de l’époque.

Pour ce qui est des professions déclarées, l‘étude des fiches met  en avant la place qu’occupe l’industrie du cuir à Millau.  Les jeunes qui ont des  métiers qui y sont liés (tanneur, palissonneur, gantier..)  sont au nombre de 45, soit près de 30% d’entre eux.  20 travaillent dans l’agriculture, un pourcentage relativement faible pour ‘’époque mais du à un échantillon de jeunes urbains qui comprend peu de ruraux. Les chemins de fer représentent un secteur d’emploi non négligeable, près de 5% des appelés en font partie au début de la guerre. Par contre pour ceux qui ont fait des études, on ne dénombre par contre que 4 étudiants (dont 2 ecclésiastiques, un en médecine et le dernier aux arts et métiers), un  professeur, un instituteur, un directeur de banque.

Sur les  151 qui sont passés devant le conseil de révision en 1905, 14 sont exemptés pour des problèmes physiques divers,), un est classé directement dans le service auxiliaire, 24 font l’objet d’observations diverses sur leur état de santé mais son cependant classés bon pour le service.  Malgré tout sur ces 24, 5 seront rapidement réformés lors de leur service national. . Il est à noter que 16 jeunes ont souscrit un engagement volontaire variant de  3 à 5 ans. 

Enfin 3 sont déclarés insoumis, deux ne donneront plus de leurs nouvelles. Le 3° qui a de multiples condamnations  se présentera spontanément au début de la guerre à Maubeuge et servira finalement dans le service auxiliaire et aux forges de Decazeville durant le conflit.

Sur les 14 exemptés, un meurt avant le début du conflit, un autre (classé étudiant ecclésiastique ?) est prisonnier en Afrique orientale allemand.

Les autres passent en décembre 14 devant une commission de révision ce qui entraîne l’affectation de 12 d’entre eux aux armées ou au service auxiliaire (3 seront cependant réformés eux durant le conflit) au début de 1915.

Enfin, un conscrit apte réside alors aux Etats-Unis et échappe ainsi à la mobilisation.

On a 137 jeunes qui vont êtres touchés par la mobilisation.

 

 

Affectations à la mobilisation

Pour un certain nombre d’entre eux, la mobilisation de 1914 ne va pas être la première expérience du combat. En effet,  11 ont déjà participé à une ou plusieurs campagnes dans les colonies entre 1904 et 1908 : Maroc, Algérie, Tunisie, Madagascar ou Cochinchine.  Plus original, 5 ont fait partie des troupes envoyées en Crète en 1905-1907.

Comte-tenu de leur état, physique, 4 sont envoyés au service auxiliaire.

Du fait de leurs professions, certains vont échapper totalement ou partiellement aux combats. C’est le cas de 9 d’entre eux qui sont affectés spéciaux aux chemins de fer durant la plus grande partie du conflit. Tandis que 7 ouvriers spécialisés, métallurgistes ou tanneur vont également échapper aux combats pour des périodes allant de quelques mois à deux ans.

124 vont rejoindre des unités militaires lors de leur mobilisation.

81 (65%) sont affectés directement dans l’infanterie (dont au 44 au régiment d’infanterie de Mende et 2 au 122°régiment d’infanterie de Rodez).  10 d’entre-eux (8%), un nombre relativement important, sont affectés dans une unité d’infirmiers comme lors de leur service militaire.

 

Pertes

21 tombent pour la France  auxquels il faut ajouter  3  disparus, ce qui représente 19,3 % de pertes parmi ceux qui ont rejoint l’armée. Chiffre supérieur à la  moyenne nationale des mobilisés qui est    de 16,1%. Il à noter que la mort frappe inégalement, dans cet échantillon, les morts sont  ceux qui sont dans l’infanterie ou les sections d’infirmiers rattachés, or l’infanterie souffre terriblement, près de 23% des mobilisés qui y servent décèdent au niveau national, ici avec 24  pertes sur 91 mobilisés dans cette arme on est à 26.3% , chiffre légèrement supérieur. On peut l’expliquer  car cette classe de mobilisés va faire toute la guerre. Or c’est le début de la guerre qui est le plus  meurtrier, pour ces millavois c’est le cas notamment des combats de Champagne en 1915, près de Sommes-Suippes. Comme le montre le tableau ci-dessous.

 

 

 

1914

1915

1916

1917

1918

Nombre de morts ou disparus

6

11

2

4

1

% du total des pertes

25

45

9

17

4